Français
Sujet d'invention : Sur un problème d'actualité, ou plus général, qui vous tient à coeur, rédiger un récit à la manière de Voltaire dans l'Ingénu, c'est à dire faisant intervenir un personnage naïf ou extérieur dont le regard neuf est révélateur d'un travers ou d'un scandale.
Je précise que j'ai 16/20

"_On ne se retrouve pas au cours d'un scandale inopinément!"
Albin bassa les yeux.
"_Je ne savais pas" répondit-il avec son fort accent hongrois.
Il senti les yeux du juge le scruter, c'était comme une brulure tout le long de son corps. De haut en bas, de bas en haut. Le dégout était lisible sur ses yeux. Albin ne savait plus vraiment où se mettre. Il n'était pas à sa place ici, tout cela n'avait aucun sens, et il était le seul à en prendre conscience. Il voulait retourner chez lui, au fin fond de la Turquie, revoir sa sœur avant qu'elle meurt. Mais à la place, il se trouvait ici, sur le banc des accusés, des dizaines de regards braqués sur lui avec du dégout, un avocat commis d'office trop novice pour supporter le fardeau d'une tel affaire, et la cause de ses problèmes assit sur le banc, le fixant avec satisfaction. Albin n'était pas très futé, mais ce n'était pas un garçon méchant. Ici rien n'était à sa place. L'accusé était sur le banc des observateurs, l'innocent sur celui des accusés, un homme chétif chargé de la sécurité et un juge sinique et tout sauf objectif.
Albin ferma les yeux, secoua la tête et espéra se réveiller ailleurs, chez lui, au milieu des chèvres dans sa prairie. Il essaya de se rappeler ce qui avait pu le conduire ici, dans bas fond de la justice française, pleine de contradiction et de subjectivité. Il appuya sur ses yeux, chercha dans sa tête les moindres détails qui pourrait lui être utile. Il avait oublié une partie de sa vie, quelques heures à peine, et il s'était réveiller dans la peau d'un coupable de meurtre. Il se creusa encore et encore la tête.
Tout d'un coup, toute cette dernière année lui revient dans son