Charles Dubouch Verdun, 10 juin 1941 Chère Claire, Voila bientôt un an que je t’ai quitté. Et tout comme toi j’en souffre beaucoup. Lorsque je t’ai laissé pour aller combattre, je n’ai pas eu le courage de te dire les véritables raisons de mon départ. Non je n’ai pas été obligé de partir. J’ai beaucoup réfléchi et j’ai décidé de mon plein gré de partir combattre. Comme maintenant des millions de Français je me bats pour la liberté. Cela fais déjà trois ans que la guerre a commencé, trois ans que nous sommes prisonniers de cette guerre, prisonniers de ce monstre d’Hitler et de ses nombreux partisans, qui ont transformé notre vie tranquille en un enfer. C’est à ce moment là qu’une grande haine s’est éveillée en moi. L’envie de détruire cet horrible personnage hantait mon esprit. J’ai dans mon cœur tant de haine et tant d’espoir qu’un jour cette guerre finisse enfin. Claire, ne te doutais-tu pas qu’un jour je devrais partir au front ? Nos voisins partaient tous les uns après les autres. Aussi, je ne pouvais plus rester chez nous à ne rien faire pendant que nos amies combattaient pour nous. Vois-tu je ne supportais plus le malheur de cette vie, la sirène d’alarme, qui retentissait et qui nous prévenais des attaques nazis, raisonnait sans cesse dans ma tête à en devenir insupportable. Nous ne sortions plus que pour nous cacher dans les refuges, nous ne mangions pas à notre faim, notre vie était longue et ennuyante. Nous étions privés de vivre, car sans la liberté que nous avions auparavant, la vie n’était plus rien. C’est pourquoi, depuis presque un an maintenant, je me suis transformé en machine de guerre, pour vaincre l’enfer qui règne actuellement sur ce pays, cette belle et douce France qu’elle était. Tout cela je le fais pour que tu puisses, pour que nous puissions un jour retrouver ce bonheur perdu. Avant que je ne décide de partir, plus rien ne me retenais, à par toi, toi si belle, si gentille et