Sujet bac de francais 2009
Quelle question essentielle ces textes posent-ils sur le jeu des acteurs ?
Remarque préliminaire :
Dans l’objet d’étude « théâtre (texte et représentation) », les sujets ont cette fois nettement privilégié la représentation. Ils demandaient au minimum une expérience de spectateur. La question était donc moins scolaire que d’habitude. Tous ceux qui ont pratiqué le théâtre amateur ont certainement été récompensés de leurs efforts artistiques.
Réponse :
Le théâtre est par définition l’espace où un texte prend corps grâce au jeu des acteurs dirigés par un metteur en scène. Il présente donc cette ambivalence fondamentale d’appartenir à la fiction par le livret en même temps qu’à la réalité physique par la représentation. Aussi n’est-il pas étonnant que la question essentielle concernant le jeu des acteurs soit celle de la vérité (ou de la justesse) de l’interprétation. En d’autres termes, quels rapports l’acteur entretient-il avec son personnage ? Les quatre textes du corpus qui parcourent l’histoire du théâtre en France, du XVIIe au XXe siècle, montrent assez la permanence des interrogations comme de l’étonnement des auteurs dramatiques.
Dans le premier, un monologue tiré du Véritable Saint Genest de Rotrou, l’acteur éponyme est happé par son personnage. Cette conversion du païen qu’il était aux valeurs chrétiennes le fait frissonner : en effet un autre vit en lui, il devient un autre. L’accoutumance du jeu, « [cet] art de nous transformer [qui] nous passe en habitude » aurait dû permettre le retour à sa personnalité véritable, mais voilà qu’étrangement sa nature s’efface devant celle du personnage qu’il interprète. La découverte de cette aliénation est vécue avec étonnement et une certaine angoisse. « Il s’agit d’imiter et non de devenir ».
Le second, extrait de L’Impromptu de Versailles, présente l’intérêt de montrer un auteur dramatique, Molière, se comportant en entrepreneur de spectacle. Il distribue les rôles en fonction des dons