Styles de vie: comment vivent les cadres aujourd'hui
L’édito de cette première édition portait le titre « Cadres, entre parabole et tagine », une manière d’illustrer l’incursion de cette catégorie de la population dans la modernité et la société de consommation, tout en gardant un pied dans le traditionalisme.
Il coulera de l’eau sous les ponts avant que les transformations subies par la société marocaine ne façonnent les esprits. Entre 2001 et 2008, le
Royaume aura connu terrorisme, frictions entre partisans du conservatisme et adeptes de la sécularisation, échec patent du système d’éducation, mais également croissance économique, hausse du niveau des salaires, accès plus facile au crédit, développement des nouvelles technologies et des canaux d’information, plus grande liberté d’expression… Tous ces facteurs auront joué un rôle dans l’émergence d’un Maroc qui se mondialise, tout en cherchant à conserver ses spécificités. Dans ce contexte, les 1028 personnes interrogées pour les besoins de la deuxième enquête sur les Styles de vie des cadres (La Vie éco-LMS CSA) sont le point de convergence des contradictions qui agitent la société.
D’une part, leur niveau d’instruction élevé leur permet d’appréhender de manière plus raisonnée, non populiste, les questions relatives à la religion, la pauvreté, l’économie... Lucides, parfois cyniques, ils fustigent l’extrémisme, ne se gênent pas pour vouer aux gémonies l’école publique, affichent un libéralisme sans complexe mais tiennent à leur marocanité. Le « nous» identitaire est fort présent dans le prisme de leur vision. D’autre part, leur pouvoir d’achat relativement élevé leur confère un rôle de locomotive dans les tendances de consommation. On peut le dire clairement. En moins d’une décennie, les cadres marocains sont entrés dans l’ère du jetable. Ils veulent