Steve paxton
STEVE PAXTON
Satisfying Lover est une pièce chorégraphique montée en 1967 par l’américain Steve Paxton qui devient dans les années 1960 une figure clef dans le développement de la danse post-moderne. La pièce dure 10 minutes, elle est entièrement basée sur la marche, il n’y a pas de mouvements dansés. Sur scène, on compte entre 40 et 50 danseurs. Nous appellerons ces non-danseurs « danseurs ». Nous verrons en quoi Satisfying Lover pose la question de la légitimité du quotidien au sein de la danse, et comment elle reformule en cette fin de XXe siècle la définition sans cesse en évolution de ce qu’est la danse.
Tout d’abord, le décor sur scène est neutre et minimal. Le sol est noir. Le Trois chaises en acier sont disposées sur le devant de la scène. Il n’y a pas d’effet de symétrie, nous avons l’impression d’un placement aléatoire de ces chaises, or, elles sont faces au public, qui s’y assoit sera donc face au public. Cette réduction du décor laisse toute l’interprétation de la pièce se faire sur le passage unique de chaque danseur : c’est la chose à regarder, et visuellement d’ailleurs : la seule.
La marche est un mouvement partagé par tous.
Le sens de la marche est unilatéral, ils se font du côté cour au côté jardin uniquement. Il n’y a pas de contact entre les danseurs, ni physique, ni visuel. Ils ne sont jamais en contact avec les autres, ils restent comme isolés, seuls même parmi plusieurs. Nous sommes là à l’opposé de l’improvisation contact dont Steve Paxton sera l’initiateur dans les années 1970, qui comme son nom l’indique est une danse de contact plus ou moins aléatoire entre deux ou plusieurs danseurs.
Les vitesses de marche des danseurs sont différentes. Par exemple, comme dans la vie, les danseurs plus âgés sont un peu plus lents, les danseurs que l’on distingue comme personnes de la vie active (habillés en costumes) ont un pas plus rapide et semblent plus pressés. On relie le comportement du danseur à l’appartenance