Statistiques ethniques
Le cadre spatiotemporel sera limité à la France et au début des années 2000. En effet le débat des statistiques ethniques prend une importance toute particulière dans la France républicaine, qu’il n’y a pas aux Etats-Unis ou au Royaume Uni où le communautarisme est accepté. Ce débat apparaît réellement au début des années 2000, il accompagne l’émergence d’une question plus large sur les discriminations en France et particulièrement sur « la question des banlieues ». Le débat est d’autant plus d’actualité que le commissaire Yazid Sabeg a remis au Président Sarkozy, un rapport intitulé « Programme d’action et recommandations pour la diversité et l’égalité des chances » en mai 2009, dans cette étude un chapitre entend « Mesurer et observer les discrimination et la diversité ».
Le débat revient souvent sur le devant de la scène parce qu’il pose une question plus large sur l’état de la société française aujourd’hui comme le montre les polémiques qui ont accompagné le débat sur « l’identité nationale » lancé par le gouvernement et la sortie du livre d’Hugues Lagrange « Le déni des cultures ».
Les questions posées sont : « faut-il autoriser la prise en compte de l’origine « ethnique » dans l’outil statistique ? Si oui, pour quoi faire et quels en sont les dangers ? »
On peut comprendre que ce débat anime les passions puisque la France est fortement attachée à une tradition républicaine. Son modèle de société est appelé universaliste, c’est-à-dire que l’on est citoyen également sans considération de religion ou d’origine ethnique.
Ainsi la question de l’introduction d’une distinction entre les individus fondée sur l’origine ethnique dans les statistiques, apparaît comme étant en contradiction avec ce modèle.
Mais cette conception ne tendrait elle pas à dissimuler la réalité : les Français ont des origines diverses, il n’y a pas en France que des Français dit « de pure souche » (sans