St evremond
Saint-Evremond, philosophe reconnu du XVIIe siècle qui a consacré sa longue vie aux armes et à l'écriture, est un moraliste issu de la vieille noblesse francaise. Il fréquente l'élite de l'aristocratie et les gens de lettres. Mais Saint-Evremond était avant tout un libertin, un épicurien et un hédoniste insatiable. Il cultivait les lettres avec un esprit de raillerie et de satire, formant des relations avec des hommes de marque comme Olonne. Il est Recherché dans la société comme le type de ce qu’on appelait le « galant homme et l’homme honnête ». Comme moraliste, il s'intéresse surtout aux questions liées à la condition humaine. Il aime composer le portrait de l'Homme. Comme libertin, il critique la religion catholique et refuse d'accepter aveuglément les dogmes qu'elle impose. Pour l’auteur, le divertissement devient nécessaire à toute vie morale heureuse. Dans sa lettre « Sur le plaisir » on voit apparaître l’honnête homme qui, bien que retiré du monde, ne pense qu’à se divertir. La vanité devient alors, pour ce dernier, l’élément qui détourne et empêche de profiter véritablement de la solitude salutaire. Dès lors, ses pensées étaient parfois considérées comme subversives.
La Lettre sur les plaisirs^ qu'il écrivit au comte d'Olonne de la campagne où il s'était retiré après un duel, indique bien quelle était alors la situation de son âme. Il y expose, en vrai docteur épicurien, la théorie des plaisirs bien entendus et bien ména- gés, qui est, selon lui , le fondement de la véritable science du bonheur et de la véritable sagesse. Il blâme « les sensuels qui s'abandonnent gros- sièrement à leurs appétits », et il ajoute : « L'esprit a plus de part au goût des délicats qu'à celui des autres. Sans les délicats, la galanterie serait inconnue.. C'est à eux qu'on doit Y erudito luocu de Pétrone et tout ce que le raffinement de notre siècle a trouvé de plus curieux dans les plaisirs ».
Les délicats 1 cette expression revient souvent sous la plume de