Sredni vashtar
De l'extérieur, on ne peut donc rien deviner des préoccupations de l'enfant tandis que la journée se déroule selon l'ordre habituel : ici, les préparatifs du "thé".
Le temps passant signifie d'abord que la victoire de Mrs De Ropp n'est pas acquise d'emblée mais ce qui constitue la récompense de Conradin, c'est l'apparition puis la fuite du furet.
Notons que le furet n'a pas l'air effrayé puisqu'il prend le temps de s'abreuver à un ruisseau puis d franchir un petit pont de bois, restant ainsi à découvert, avant de disparaître dans les buissons.
La joie de Conradin est immense : elle se traduit par "le chuchotement de l'hymne de victoire et de destruction" c'est-à-dire le verset guerrier qui rend hommage au Grand Furet.
Elle se traduit aussi par "une lueur de triomphe dans les yeux" à laquelle semble répondre le clignotement des yeux du furet.
Enfin, elle se manifeste par l'agenouillement de Conradin qui mime ainsi l'agenouillement des chrétiens devant la croix.
La phrase "Ainsi passa Sredni Vashtar" est la dernière fois que le nom du dieu caché apparaît dans la nouvelle.
Il signale la victoire de la bête sur la Femme et ainsi la victoire de l'enfant sur sa tutrice.
La sortie de la remise est pour Conradin une révélation du dieu caché, une manifestation de la toute puissance du Grand Furet qui, dès lors et à jamais, même s'il profite de sa liberté toute neuve pour disparaître, existe en tant que divinité, de transcendance que le texte rétablit dans légitimité en la nommant : Sredni Vashtar.
Cet octosyllabe rend compte de la tonalité épique qui imprègne les pensées de l'enfant ; il est remarquable par son rythme binaire et ses