Si la définition du sport ne fait pas particulièrement débat (retenons par exemple celle du dictionnaire Robert : « Activité physique exercée dans le sens du jeu et de l’effort, et dont la pratique suppose un entrainement méthodique et le respecte de règles »), il en va tout autrement de la violence (« Fait d’agir sur quelqu’un ou de le faire agir par la force ou l’intimidation », ibid) qui ne se réduit nullement à ses manifestations les plus sanglantes et les plus manifestes. Une personne peut apparemment consentir à un type de comportement qui pourtant comporte une grande violence. On remarque ainsi que les rapports qu’entretiennent la violence et le sport sont à la fois complexes et ambivalents. Si le sport apparaît foncièrement non-violent par nature, on peine à comprendre comment et pourquoi il peut s’accommoder ou même susciter de multiples formes de violence. Certaines sont ouvertes, voire assumées. D’autres sont dissimulées et beaucoup plus contestables.

I Le sport est non-violent par nature
La simple définition du sport en témoigne : le sport est non-violent par nature. Il est non-violent dans ses modalités, comme dans ses finalités le sportif s’efforce de développer ses aptitudes et ses talents en vue de son propre épanouissement, selon des règles et dans des cadres librement approuvés par lui. A Non-violent dans ses modalités
Le sport est pratiqué dans un espace-temps délimité. Le terrain de jeu un champ clos, la durée de l’entraînement, du jeu ou de l’épreuve est fixée par avance. En ceci, le sport s’oppose à la violence, comme la chasse s’oppose à la guerre par exemple. De plus, l’activité sportive se plie à l’arbitrage d’un tiers d’une part, d’autre part elle est soumise à la mesure, dans tous les sens de ce terme. La règlementation et la soumission à des normes stables er objectives en font une activité policée.
B Dans ses finalités. Le but de l’activité sportif est l’épanouissement et le développement de notre