Avant tout chose, le cadre temporel restitué par la structure du sonnet dresse le décor monotone d’un texte qui expose les causes du Splenn du poète et les tentatives infructueuses de ce dernier pour y remédier. Dés son amorce, le sonnet de Laforgue peut se lire chronologiquement. Du premier quatrain jusqu’à la fin du second tercet le figure d’hypotypose livre le déroulement d’une journée placée sous le signe d’un profond ennui. Le matin, du premier vers au vers 8, témoignent d’un spectacle tristement monotone où, via hypallage, « rideaux » et « ciels gris » se confondent et où, de façon métonymique les passants sont réduits à des « ombres », le poète cherche en vin un dérivatif à son désœuvrement. Le premier tercet décrit ensuite son désir de trouver à l’extérieur de chez lui « du nouveau ». Enfin, la dernière strophe est consacré à la soirée de Laforgue qui n’est pas parvenu à combler ni sa solitude ni son mortel ennui : « seul », écrit-t-il d’ailleurs dans le ver final.…afficher plus de contenu…
Tout au long du poème, les facteurs susceptibles de favoriser le Spleen de l’auteur frappent par leurs nombres et surtout leurs intensités. Qualifiée hyperboliquement d’« éternelle » au vers 2, la « pluie » semble ne jamais vouloir cesser. Sur un plan lexicale, le « suie » du ver 3, les « hombres », les « fiacres » ou encore « la boue » du vers 10 assombrissent considérablement le tableau désolant que Laforgue dresse de la rue. Pour finir, à la monocorde climatique et à la tristesse spatiale répondent l’absence de nouveauté et une certaine vacuité générale. L’accumulation du vers 9 prend la forme d’un irrévocable constat : celui de l’impossibilité de trouver pour le poète, un intérêt quelconque pour quelque chose ou pour