Spleen de baudelaire
Ici, c'est dans le monde de l'ombre, celui du spleen, qu' il tente de nous plonger, en essayant de nous communiquer ce mal être qui entraîne parfois l'âme humaine dans des angoisses dont elle ne peut sortir que vaincue.
I- Plongée dans le monde de l'ombre.
Il s'agit bien en effet d'une plongée dans le monde de l'ombre qui symbolise le mal pour reprendre le mot utilisé par le poète lui-même dans le titre de son oeuvre.
Ce qui frappe en effet, à une première lecture, c'est ce tableau en noir et blanc que trace Beaudelaire, plutôt noir que blanc d'ailleurs, où toute couleur, toute lumière, au sens propre comme au sens figuré, est exclue.
Le cadre, c'est la grisaille d'un jour nuageux, avec ce ciel “bas et lourd” ou, comme Beaudelaire le dit plus loin en utilisant l'oxymore, un “jour noir” , procédé de style que vient renforcer encore l'antithèse jour-nuit exprimée par l'ajout du comparatif “ plus triste que vos nuits” .
LAbsence de lumière s'accompagne d'une pluie envahissante, comme le laisse entendre le qualificatif “immenses”
L'impression sinistre est renforcée plus loin encore par les sensations sonores, ce “ hurlement”des cloches plus proche du son du glas, annonciateur de mort ,que d'un joyeux tintammarre. Pour accentuer le caractère sombre de cet univers ,le champ lexical, les images employées appartiennent tous à un registre négatif- absence de lumière,tristesse, absence d'espoir, souffrance- gémissements, attente passive de “l'ennui” qui ne laisse place à aucune activité possible, esprit- victime piègée- inexorablement; les adjectifs “tristes, humide, pourris, infâmes, affreux, atroce” et la présence de tous les éléments qui suggèrent le monde du mal, de satan, de la mort, “ les araignées”, des regrets ou des remords qui tissent leur piège, peut-être, “les esprits errants” comme les fantômes, les “corbillards”,