Spinoza biographie
Baruch Spinoza est né à Amsterdam le 24 novembre 1632 dans une famille juive d'origine portugaise. Son prénom « Baruch » (qu'il latinisera en Benedictus - Benoît), signifie « béni » en hébreu. À cette époque, la communauté juive portugaise d'Amsterdam est essentiellement composée de Marranes (juifs de la péninsule Ibérique convertis au christianisme, ayant pour la plupart secrètement maintenu une pratique partielle du judaïsme) ayant fui l'Inquisition et le climat d'intolérance envers les convertis. Loin de l'Espagne, la plupart d'entre eux reviennent au judaïsme. Ils sont bien tolérés et insérés dans la société néerlandaise. Ils parlent en néerlandais avec leurs concitoyens non-juifs, utilisent entre eux le portugais dans la vie courante, et l'espagnol comme vecteur culturel. Pour Spinoza, c'est le latin qui sera la langue de l'expression écrite.
Spinoza fréquente le Talmud Torah (école juive élémentaire) de sa communauté, acquérant ainsi une bonne maîtrise de l'hébreu et de la culture rabbinique. Sous la conduite de Rabbi Mortera[3], il approfondit sa connaissance de la Loi écrite et accède aux commentaires médiévaux de la Torah (Rachi, Ibn Ezra) ainsi qu'à la philosophie juive (Maïmonide)[4]. À la mort de son père, en 1654, il reprend l'entreprise familiale avec son frère Gabriel. Après son excommunication de la communauté juive, il gagne sa vie en taillant des lentilles optiques pour lunettes et microscopes, domaine dans lequel il acquiert une certaine renommée.
L'exclusion [modifier]
Les Juifs portugais d'Amsterdam - baignant dans l'ambiance "tolérante" des Provinces Unies - ne constituent pas une communauté fermée. Pourtant le 27 juillet 1656, le herem (décision d'exclusion, excommunication) qui maudit Spinoza pour cause d'hérésie est particulièrement violent[5] et, chose rare, définitif. Peu de temps auparavant, un homme aurait même tenté de poignarder Spinoza, qui, blessé, aurait conservé le manteau troué