II) Souvenirs de la maison des morts

1) Résumé :

Ce livre est la transcription du journal que le russe Alexandre Petrovitch (personnage fictif) tenut durant ses dix ans de bagne. Il y rapporte ses impressions et les évènements marquants de sa rude vie de condamné, dont le fond est décrit de fond en comble dans ce « carnet de bord ».

En réalité, Alexandre Petrovitch est Dostoïevski : en effet, celui-ci raconte sa propre vie durant les quatre ans (1850-1854) qu’il a passé aux travaux forcés, en Sibérie, comme condamné politique. En réalité, Alexandre Petrovitch est Dostoïevski : en effet, celui-ci raconte sa propre vie durant les quatre ans (1850-1854) qu’il a passé aux travaux forcés, en Sibérie, comme condamné politique.

2) Extrait :

Notre maison de force se trouvait à l’extrémité de la citadelle, derrière le rempart. Si l’on regarde par les fentes de la palissade, espérant voir quelque chose, — on n’aperçoit qu’un petit coin de ciel et un haut rempart de terre, couvert des grandes herbes de la steppe. Nuit et jour, des sentinelles s’y promènent en long et en large;on se dit alors que des années entières s’écouleront et que l’on verra, par la même fente de palissade, toujours le même rempart, toujours les mêmes sentinelles et le même petit coin de ciel, non pas de celui qui se trouve au-dessus de la prison, mais d’un autre ciel, lointain et libre. Représentez-vous une grande cour, longue de deux cents pas et large de cent cinquante, enceinte d’une palissade hexagonale irrégulière, formée de pieux étançonnés et profondément enfoncés en terre:voilà l’enceinte extérieure de la maison de force. D’un côté de la palissade est construite une grande porte, solide et toujours fermée, que gardent constamment des factionnaires, et qui ne s’ouvre que quand les condamnés vont au travail. Derrière cette porte se trouvaient la lumière, la liberté;là vivaient des gens libres. En deçà de la palissade on se représentait ce monde