Souhai
Introduction
La question des inégalités tient une place centrale dans les débats sur la mondialisation.
En effet, les bouleversements économiques et sociaux entraînés par la mondialisation ne semblent légitimes que dans la mesure où ils stimuleraient les processus de développement et permettraient des processus de rattrapage, notamment au bénéfice des pays les plus pauvres. Le diagnostic est souvent inverse : la mondialisation accroîtrait les inégalités et la pauvreté. Cette perception de l'évolu- tion des inégalités, telle qu'elle ressort de la presse et de diverses manifestations consacrées à la mondialisation, ne prend pas en compte les travaux de recherche récents sur la mesure des inégali- tés. Il existe ainsi un décalage entre la perception et la réalité, qui est préjudiciable au débat et à la réflexion sur les politiques à mettre en œuvre pour réduire les inégalités. Le séminaire qui s’est tenu le
5 mars 2002 à l’Ifri avait pour principal objectif de présenter les résultats des recherches récentes sur la mesure des inégalités de façon à ce qu’ils soient mieux pris en compte dans les débats publics sur la mondialisation et sur les politiques de réduction des inégalités.
Ainsi, si le monde était un groupe de 10 personnes, la plus riche possèderait presque 85 % des richesses, la seconde presque 10 %, et les 8 autres devraient se partager les 5 % restants.
Afin de mesurer l’inégalité, on cumule la part de chaque décile et on trace ce qu’on appelle la « courbe de Lorentz » (Max Lorentz était un économiste américain) de la répartition du patrimoine mondial en 2000 :
Les inégalités de richesse au niveau mondialLa croissance se traduit par une augmentation des revenus, mais au niveau mondial, on constate une aggravation des inégalités entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres. Toutefois, les pays en voie de développement ont connu des évolutions très contrastées. Si certains pays