Sophie calle - douleur exquise
Sophie Calle
Sophie Calle est une artiste contemporaine atypique dont le travail tend principalement vers l’autobiographie et l’auto-fiction, elle cultive les désirs et les inquiétudes du quotidien tels que les rencontres amoureuses, la peur de finir vieux et seul, l’absence de l’autre... L’artiste nous livre un objet littéraire et photographique non-identifié, Douleur Exquise (2003). Le livre est une reconstitution à posteriori d’un journal de voyage au Japon marqué d’un compte à rebours qui s’achève par la rupture avec un amant suivi d’une seconde partie «après la douleur» où elle collecte 36 textes dans lesquels des anonymes rapportent le moment où ils ont le plus souffert mis à côté de 35 versions de la scène de rupture vécue dans la chambre d’hôtel. Ce livre est une illustration et une performance d’un deuil amoureux pendant lequel s’effectuera un voyage vers soi et vers l’autre, car ce dont a besoin Sophie Calle, c’est d’empathie («comprendre la souffrance de l’autre sans se l’approprier ou sans ‘souffrir avec’»face à la situation de deuil à laquelle elle est confrontée). L’oeuvre est une remise en question du temps, celui du récit et temps de la réalité. Dans son aventure qui oscille entre autobiographie et autofiction, Sophie Calle questionne également la douleur, le sens de ce mot pour aboutir à une remise en question du langage dans son travail de deuil.
Le livre s’ouvre sur une définition de la douleur :
Douleur exquise [Ekskiz] mod. méd. Douleur vive et nettement localisée.
- «Avant la douleur».
Douleur exquise est un journal de voyage composé de matériaux divers, comme des traces de pas, traces d’un passage. Ces photos sont des preuves de ce qui a été ces 92 derniers jours, des pièces à conviction. Les photos nous font entrer dans la vie d’un couple à priori amoureux qui doit se séparer à la suite d’une absence de trois mois. La forme de représentation qu’elle utilise rapproche l’art de la vie, Sophie Calle choisit