Sonnet boiteux - commentaire composé
→ Sonnet boiteux est le 7ème poème du recueil "Jadis et Naguère" et comme l'indique le titre s'il s'agit bien d'un sonnet, Verlaine y apporte quelques entorses aux règles traditionnelles, dans la versification et dans la longueur irrégulière des vers. Boiter témoigne, d'un manque d'équilibre, d'un manque d'harmonie. Le sonnet boiteux est le reflet de l'âme du poète au moment où Rimbaud le quitte, en novembre 1872 pour revenir en janvier 1873 auprès de lui, car Verlaine est malade. → Ce recueil, publié en 1884, est composé d'œuvres écrites, pour la plupart, bien avant cette date, quelques-unes même ayant été créées vers 1870. D'après le titre « Jadis et naguère » C'est à tort que ces deux adverbes sont considérés comme synonymes. Étymologiquement Jadis signifie il y a des jours et indique un passé plus éloigné que naguère (il n'y a guère de temps). | → À Ernest Delahaye Ah ! vraiment, c'est triste, ah ! vraiment ça finit trop mal.Il n'est pas permis d'être à ce point infortuné.Ah! vraiment c'est trop la mort du naïf animalQui voit tout son sang couler sous son regard fané. Londres fume et crie. Ô quelle ville de la Bible ! Le gaz flambe et nage et les enseignes sont vermeilles.Et les maisons dans leur ratatinement terribleEpouvantent comme un sénat de petites vieilles. Tout l'affreux passé saute, piaule, miaule et glapit Dans le brouillard rose et jaune et sale des SohoAvec des indeeds et des all right et des haôs. Non vraiment c'est trop un martyre sans espérance, Non vraiment cela finit trop mal, vraiment c'est triste :Ô le feu du ciel sur cette ville de la Bible ! → "Sonnet boiteux" est un sonnet de la déchéance de Verlaine au moment de sa rupture avec Rimbaud. C'est un martyr qui apparaît ici, qui se plaint de ses persécutions, qui pense qu'il ne mérite pas les souffrances qui l'accablent et qu'il n'est pas responsable. Le coupable, c'est la ville, avec ses tentations, qui est responsable de ses errances et de ses perversités.