Sonnet 9 Les Regrets Du Bellay
Je vais vous présenter le Sonnet 9 de Joachim Du Bellay né en 1522 et mort en 1560. Au cours de sa formation littéraire il rencontre Pierre de Ronsard et forment alors un groupe de 7 poètes, qui prendra en 1549 le nom de Brigade. En 1553 ils adoptent le nom de la Pléiade qui est à l’origine le nom d’une constellation d’étoiles. Leur combat est : La « Défense et Illustration de la langue française» (1549). Les principes de ce mouvement sont : l’enrichissement de la langue française, l’imitation des anciens en se nourrissant des œuvres antiques afin de renouveler leur inspiration. Ils recherchent un nouvel art poétique en abandonnant les formes du Moyen Age. Ainsi la poésie devient un art sacré (le poète doit être inspiré par les Muses et animé par « une flamme divine » pour réussir son œuvre).
Du Bellay accompagne son oncle à Rome pour une mission diplomatique. Ce voyage représentera pour lui un tournant dans sa carrière d’écrivain. En effet cet exil de quatre ans qui commence dans l'enthousiasme va le décevoir. A son retour à Paris, il publie la même année Les Regrets et Les Antiquités de Rome en 1558.
Je procède à la lecture du sonnet 9 : LECTURE
France mère des arts, des armes, et des lois,
Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle:
Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle,
Je remplis de ton nom les antres et les bois.
Si tu m'as pour enfant avoué quelquefois,
Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle?
France, France, réponds à ma triste querelle.
Mais nul, sinon Echo, ne répond à ma voix.
Entre les loups cruels j'erre parmi la plaine,
Je sens venir l'hiver, de qui la froide haleine
D'une tremblante horreur fait hérisser ma peau.
Las, tes autres agneaux n'ont faute de pâture,
Ils ne craignent le loup, le vent, ni la froidure:
Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau.
Le sonnet 9 de Du Bellay est tiré du recueil « Les regrets » écrit en 1558. Dans cet ensemble de poèmes