Sondage
En pleine campagne présidentielle, les journées sont rythmées par l'annonce quotidienne de nouveaux sondages. Courbes qui se croisent, candidats qui se devancent ou perdent du terrain, chiffres contradictoires d'un sondage à un autre. Les sondages font-ils l’opinion? Leur impact sur les intentions de vote n’a jamais pu être démontré, malgré des polémiques récurrentes en 2002, Lionel Jospin étant donné au second tour, les sondages auraient favorisé la dispersion des voix; en 2005, en prévoyant victoire du «non» au référendum sur la constitution européenne, ils auraient joué le rôle d’une prophétie auto-réalisatrice… En fait, l’influence des sondages restera sans doute indéterminée, dans la mesure où d’éventuelles relations de causalité seraient difficiles à démontrer en raison de leur caractère non univoque.
Reste que l’intérêt du public pour ce type d’information ne fait guère de doute. Les citoyens, se projetant dans le seul instant, ne peuvent accepter d’attendre des intentions de vote réactualisées par exemple mensuellement. La variation, pour être vécue intensément, doit être réactualisée dans l’instant même sinon elle ne fait pas sens.
Étienne Mercier, directeur adjoint du département opinion de l’institut Ipsos, « les sondages exercent une influence, mais elle est bien moins importante que la campagne des candidats. Nous fournissons une photographie de l’opinion, à un instant T. Point. Ensuite, les courbes évoluent, en fonction des débats. Nous proposons un outil que les électeurs s’approprient »
Depuis 1936 aux Etats Unis et 1965 en France, l'élection présidentielle est l'étalon de fiabilité des sondages. Les succès sont comptabilisés et les échecs oubliés. l'élection présidentielle de 2012 n'échappe pas à la règle. On se demande donc si les sondages se sont trompés.
En une sorte de prouesse originelle, les sondages avaient annoncé l'élection de Franklin D. Roosevelt avec une approximation énorme au