Solitude dans antigone d'anouilh
Le Prologue met en avant la solitude d'Antigone dès les premières lignes de la pièce : « se dresser seule en face du monde, seule en face de Créon .. »
Avant, Antigone espérait l'aide de sa sœur pour ensevelir son frère mais Ismène a renoncé : « Nous ne pouvons pas. [...] Il nous ferait mourir. », Ismène la traite de folle : « J'ai bien pensé toute la nuit. Tu es folle. ».
Sa nourrice ne la comprend pas non plus : « Elle est fiancée et à quatre heures du matin elle quitte son lit pour aller courir avec un autre. », elle s'efforce de prendre soin de sa santé : « je suis là comme une idiote au lieu de lui donner quelque chose de chaud. ».
Créon non plus ne peut expliquer son comportement : « Pourquoi fais-tu ce geste, alors ? Pour les autres, pour ceux qui y croient ? Pour les dresser contre moi ? [...] Ni pour les autres, ni pour ton frère ? Pour qui alors ? ». Antigone elle-même veut agir sans comprendre.
Comprendre les autres : « Je ne veux pas comprendre. C'est bon pour vous. Moi je suis là pour autre chose que pour comprendre. Je suis là pour vous dire non et pour mourir . » Avant son exécution, elle dit : « Je suis toute seule. ».
On remarque bien cette solitude quand elle se trouve seule avec le garde, avec lequel elle essaie de converser mais qui n'est nullement intéressé par son sort. Il lui explique froidement qu'elle sera murée vivante et il plaint seulement les gardes qui doivent s'acquitter de cette tâche sordide. L'indifférence du garde envers Antigone et son sort pousse celle-ci à se plaindre : « Deux bêtes se serreraient l'une contre l'autre... ».
Mais elle est la seule responsable de sa solitude. C'est elle qui a refusé la complicité de sa sœur Ismène : « Ah! Non pas maintenant. Pas toi ! C'est moi, c'est moi seule. Tu ne te figures pas que tu vas venir mourir avec moi maintenant. Ce serait trop facile ! ». C'est elle aussi qui a voulu se dresser seule face à se monde.
Encore une fois, c'est