Societe francaise et la guerre 14-18
Doc. 1
« 4 août 1914 : le jour sacré. Trois heures de l'après-midi, au Palais-Bourbon. (...) Le gouvernement va nous expliquer l'agression sauvage de l'Allemagne et les moyens d'y faire face. (...)
Le président du Conseil entre. On acclame la France. Hier, ce Viviani, il était un partisan, un homme combattu; aujourd'hui, nous ne voulons plus rien savoir, sinon qu'il est le gouvernement, derrière lequel on se range. Il nous lit d'abord l'émouvant message du président de la République. Puis il expose au pays et à l'univers les causes de la guerre, les raisons de la France. (...) Ce qu'il faudrait que je vous fisse sentir, et comment ? C'est l'accord de tous les partis, le rythme qui nous réunissait, notre bon vouloir, enthousiaste et contenu, notre émotion grave, profonde, allègre, de gens qui ont pris leur décision dans une vue claire du salut public. (...) L'Assemblée se leva d'un bond pour le salut à la Russie, pour le salut à l'Angleterre, pour le salut à l'Italie, pour le salut à la Serbie, pour le salut, le plus long de tous, le plus chargé d'amour, à nos frères d'Alsace-Lorraine. (...)
Le coeur en feu, le front tout raisonnable, la longue série des lois utiles à la défense nationale ayant été votée rapidement, sans débat, on s'en alla dans les couloirs attendre le vote du Sénat. Tous disaient : "Quelle séance ! Elle dépasse les meilleurs rêves.
Pas une fausse note. Voilà où il faut juger ce pays."
Maurice Barrès (journaliste et député nationaliste), Chronique de la Grande
Guerre , Plon, 1926
2. « Les bons souvenirs », dessin paru dans l’Almanach du Combattant, 1923
3. Souvenirs d’un combattant (printemps 1917)
« Pendant ces cinq jours il ne cessa de tomber des averses torrentielles et de la neige. Les parois des tranchées s’éboulaient, les abris précaires que se creusaient les hommes s’effondraient en certains points. Boyaux et tranchées se