smLes contes de la Bécasse, petit classique
Les invités ne sont pas décrits en détail. Désignés par des termes généraux («on», l. 53; «ses amis», l. 31; les « chasseurs », l. 38 ; « les convives », l. 67 ; les «invités», l. 71; «les dîneurs», l. 78; «tous», l. 47), ils sont évoqués comme un groupe uni par le plaisir d’un bon moment partagé. Ce flou met en valeur, par antithèse, la personnalité du baron qui, lui, est davantage caractérisé (voir question 3) et permet de focaliser l’attention du lecteur sur la bonne humeur du groupe.
Les lieux ne sont pas décrits. Tout juste relève-t-on une allusion à la résidence du baron (« la fenêtre de son salon [...] du haut de son grand perron » (l. 4-5) et à la campagne (« caché dans un massif », l. 17). Pour favoriser la concision du récit bref, Maupassant utilise une approche inductive : la chasse ayant nécessairement lieu à la campagne, le lecteur construit lui-même le décor dans son imagination. Cette technique permet à l’auteur de concentrer le récit sur l’action et les personnages.
Réalisme et naturalisme
La coutume obéit à un rituel en trois temps (l. 56-73) :
- D’abord, le baron prépare les têtes de bécasse : « oignait avec soin les têtes précieuses en les tenant par le bout de la mince aiguille qui leur sert de bec »
- Puis il fixe sur une aiguille l’un des crânes ainsi préparés tout en piquant l’épingle sur un bouchon pour former un balancier qu’il pose sur le goulot d’une bouteille de façon à ce qu’il puisse pivoter.
- D’un coup de doigt, il fait pivoter le tourniquet ainsi constitué. Quand le tourniquet s’arrête, le bec de la bécasse désigne le gagnant qui aura le privilège de déguster les têtes
de bécasse mais qui devra indemniser les perdants en racontant une histoire. Le réalisme repose ici sur le choix de détails concrets qui appuient l’effet de réel à partir d’un vocabulaire figuratif (« assiette, graisse, chandelle, épingle, bouchon, bâtons, goulot de bouteille »). Les étapes de la préparation sont présentées