Slam
Mouvement poétique, social et culturel, le «slam» apparaît à Chicago dans les années 80. Il hérite des cultures poétiques européennes, américaines et africaines en y ajoutant la ferme volonté de donner la parole à toutes et tous. Basé sur la notion de communauté, le slam affirme le caractère démocratique de la poésie et lui ajoute une dimension de spectacle
La «slam family» s’inspire du mouvement punk et rejoint parfois le hip hop par ses revendications sociales. Mais surtout, le slam abolit les frontières cloisonnant les styles, les genres, les poètes de la rue et les poètes «académiques».
Marc Smith, un jeune écrivain de Chicago, baptise le mouvement «slam» ( «claquer» en anglais). Dans un bar nommé le Green Mill, il organise des compétitions de poésie ( "Uptown Poetry Slam") arbitrées par le public.
Ces rencontres-combats «pour rire» connaissent un vif succès, relayé par les médias dès 1987. Le mouvement gagne San Francisco par le biais de l’Association Nationale de Poésie, puis l’ensemble du territoire américain.
L’International Organization of Performing Poets structure et resserre les liens entre les nombreuses équipes qui organisent des slams à travers les États-Unis. Le mouvement se propage et se fédère avec le premier Grand Slam National Américain en 1990 à San Francisco.
La «slam family» tire sa force de la diversité des voix et de l’organisation très précise des championnats, régis par des règles strictes qui permettent au mouvement de rester à la fois ouvert et créatif sans perdre la notion de communauté.
En 1996, deux journalistes s’intéressent au slameur Saül Williams, vainqueur de plusieurs compétitions américaines et vedette des documentaires «Underground Voices» et «Slam Nation» de Paul Devin. Surtout, il participe à la rédaction du film «Slam» réalisé par Marc Lévin en 1997, dont il joue le rôle principal. Caméra d’or au Festival de Cannes 1998, ce film fait mondialement connaître le mouvement. CNN, MTV et la presse font