Situation maladie chronique
Toute maladie chronique, qu’elle implique un traitement lourd ou non, représente une perte de l’intégrité. Ce sentiment comme tout sentiment de perte dans notre existence nous renvoie á la séparation originelle d’avec notre mère, c’est le premier travail de deuil de l’individu. Si ce travail est bien mené, la souffrance vécue puis dépassée, les personnes en fin de vie notamment guideront leur psychisme vers l’acceptation. Concernant les maladies chroniques, de nombreux mécanismes défensifs viennent entraver cette acceptation, comme le déni, le refus même de l’idée de maladie. Pour ces individus, le jour où les symptômes empireront, ils glisseront vers la résignation voire la dépression, plutôt que vers l’apaisement. L’observance du traitement constitue un bon moyen de vérifier l’adhésion du patient á sa maladie.
L’adaptation de l’individu à sa nouvelle condition est inhérent à son ressenti émotionnel. Face à l’annonce d’une maladie chronique, il adoptera soit un processus d’intégration soit de distanciation, influencé par son contexte psychologique et social, ses représentations, et la manière dont l’annonce lui est faite. La première réaction légitime est l’incrédulité, la stupeur… certaines personnes se trompent de cible en accusant le médecin d’être responsable de leur état par exemple en réponse á leur sentiment d’injustice. Normalement, l’individu connait ensuite une phase de tristesse aigue, de « depressivité », certes douloureuse mais néanmoins nécessaire à l’acceptation de sa maladie.
« Un mal pour un bien » c’est ce qui ressort parfois face aux bouleversements psychiques entrainés par la subite dégradation d’une maladie chronique. Elle provoque un remaniement profond et une remise en questions de l’individu, le poussant á régler certains problèmes personnels trainés comme des boulets au fil des années. Par contre, le soignant ne sait pas toujours comment réagir face aux individus