Simone de Beauvoir

6615 mots 27 pages
À trop se décanter, le passé perd cette intensité qui nous l'a fait vivre le cour battant et qui donne aux souvenirs leur saveur humaine à défaut de la froide impartialité historique. C'est pourquoi, au risque d'encourir le reproche de manquer du recul nécessaire, Simone de Beauvoir a choisi de continuer dans « La Force des choses » l'autobiographie entreprise dans « Mémoires d'une jeune fille rangée » et « La Force de l'âge ». Vie publique, vie privée se confondent au cours des années qui succèdent au grand élan d'espoir suscité en 1944 par la libération de Paris, car Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir ont opté pour l'engagement politique qu'ils estiment la seule conduite compatible avec leurs idées philosophiques : cet existentialisme que le monde est en train de découvrir.
Agir donc, il le faut, et les occasions ne manquent pas. Il semblait qu'après la victoire alliée on pourrait refaire une société plus juste, mais il y a les comptes d'après-guerre qui se règlent, les places qu'on se dispute, les idéologies qui divergent, tout le brouillamini politique aboutissant à l'affaire d'Indochine, la guerre d'Algérie ou la naissance de la Ve République et, hors de France, à l'écrasement de la Hongrie ou la révolution cubaine pour ne citer que quelques exemples. Entremêlés à l'action politique, il y a les voyages, les travaux de l'écrivain : près de vingt ans d'un passé proche pleinement vécu par une femme qui a su tenir les promesses de sa jeunesse. À trop se décanter, le passé perd cette intensité qui nous l'a fait vivre le cour battant et qui donne aux souvenirs leur saveur humaine à défaut de la froide impartialité historique. C'est pourquoi, au risque d'encourir le reproche de manquer du recul nécessaire, Simone de Beauvoir a choisi de continuer dans « La Force des choses » l'autobiographie entreprise dans « Mémoires d'une jeune fille rangée » et « La Force de l'âge ». Vie publique, vie privée se confondent au cours des années qui succèdent au grand élan

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