Si c'est un homme
Cet extrait de Si c’est un homme, de Primo Lévi, explique comment l'auteur en vient à toucher le fond. Il a tout perdu, tous les éléments de sa vie avant d'être interné. Il avait obtenu, par des études de chimie, un statut social. A partir de ce chapitre, il n'est plus qu'un chiffre. Il lui faut donc oublier les normes et les valeurs de sa vie "d'avant". Ce sera l'objet d'une première partie. Nous verrons ensuite comment il réalise qu'il lui faudra également apprendre et adopter les codes de son rôle dans le camp.
Lecture Annonce des axes
Commentaire du texte I) La fin de son identité civile
A) La perte du statut d'homme libre Le passage étudié marque le premier contact véritable avec le camp et son organisation, dont il faut très vite intégrer les codes. L'auteur se voit retirer son identité, et tous les éléments qui composent sa vie d'homme libre. Il ne possède plus rien, matériellement comme immatériellement. C'est tout l'intérêt du premier paragraphe, dans lequel Primo Lévi annonce qu'il n'a plus rien. Il est ainsi devenu "un homme privé non seulement des êtres qu'il aime, mais de sa maison, de ses habitudes, de ses vêtements, de tout enfin, littéralement de tout ce qu'il possède". Ces éléments de possession ne forment plus que de lointains souvenirs. Il est passé du statut d'homme libre à celui d'homme "vide". B) La perte de son statut d'homme Le processus que décrit Primo Lévi dans ce passage est celui de la déshumanisation. En effet, plus que des objets, des titres de propriété et des personnes chères à son cœur, il a depuis son arrivée dans le camp perdu tout ce qui fait de lui un homme parmi les autres dans la société. Il n'a plus de valeurs humaines. Il se trouve donc "réduit à la souffrance et au besoin", soit dépendant de ses nouveaux maîtres. Il est "dénué de tout discernement", c'est-àdire incapable de juger le bien du mal. Il est enfin "oublieux de toute dignité", donc sans espoir que la situation vienne à changer, ni fier de sa