Si c'est un homme
Primo Levi avait été chargé en 1945, avec un autre déporté, de rédiger un rapport technique sur le fonctionnement du camp d'extermination d'Auschwitz pour les Alliés. Ce travail lui servira de base pour la rédaction de Si c'est un homme (Se questo è un uomo), ainsi que des brouillons rédigés à l'intérieur du camp. Il lui fut difficile de trouver un éditeur italien. Finalement le livre parut en 1947, publié à 2 500 exemplaires, et passa inaperçu. Ce n'est qu'à la publication de son second livre La Trêve (La Tregua), en 1963, que Primo Levi fut remarqué, et que Se questo è un uomo trouva sa place et fut traduit en de nombreuses langues. Ce n'est qu'en 1987 qu'il fut traduit en français1.
Il fut traduit et publié en allemand par les Éditions Carl Hanser en 1991. Cette traduction a un statut particulier :
« Il ne s'agissait pas, en quelque sorte, d'une traduction, mais plutôt d'une restauration : la sienne était, ou je voulais qu'elle fût, une restitutio in pristinum, une retraduction, un retour à la langue dans laquelle les faits s'étaient produits et qui était la leur. Ce devait être, plus qu'un livre, une bande de magnétophone. »
— Les Naufragés et les rescapés, 1986 (traduction 1989).
Si c'est un homme a été décrit comme « l'une des œuvres les plus importantes du vingtième siècle » par la Socialist Review2.
Le récit
Si c'est un homme raconte l'expérience de son auteur dans le camp d'extermination d'Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale. Primo Levi explique, à partir de son quotidien dans le camp, la lutte et l'organisation pour la survie des prisonniers. Tout au long de ce récit, il montre les horreurs de la déshumanisation des camps.
Ce livre comprend de nombreuses citations et rappels de La Divine Comédie de Dante : là où Dante descend dans les neuf cercles de l'enfer avant de retrouver le paradis, Primo Levi s'enfonce dans l'horreur de ce camp d'extermination. Il est considéré comme un des meilleurs témoignages