La liberté s’est toujours posée comme un bien d’une valeur inestimable, constituant un désir universel, une chose que à laquelle on aspire, pour laquelle onpeut mener un combat, que l’on défend volontiers à tout prix. Elle est l’essence même de l’humanité : elle donne sa dignité à l’homme, lui inculque une valeurincommensurable et infinie, qui le différencie de l’animal ou de l’objet. Depuis la nuit des temps, les peuples se révoltent contre tout ce qui apparaît entraver,réduire, limiter ou menacer leur liberté, ce qui impliquerait que la liberté ne soit pas absolue et inaliénable, comme on pourrait le pense spontanément. Ainsi,on peut se demander s’il est possible de perdre sa liberté. Pour savoir s’il est possible de la perdre, il paraît tout d’abord essentiel de savoir si l’hommela possède, comme quelque chose de naturel, absolu et inaliénable. Il s’agit donc de savoir si notre liberté dépend exclusivement de nous ou si d’autres facteursentrent en jeu, qui auraient le pouvoir de nous enlever notre liberté. Dans un premier temps, la liberté semble être un bien qui s’acquiert de différentesmanières, au prix d’un effort certain de la part de l’Homme. Mais si il est possible de l’acquérir, notre liberté peut également nous être enlevée par des forcesextérieures, ou nous pouvoir la perdre par notre seule et unique action. Ainsi, le principe même de la liberté naturelle, présente en chaque homme, comme l’affirmepar exemple la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 – « Les hommes naissent et demeurent libres […] » – peut être remise en question. [à continuer]