Sénèque, De la vie heureuse...41Le stoïcismeLe « stoïcisme » est un courant philosophique fondé auIIIe siècle avant J.-C. par Zénon de Cition. Ce nom ne dérive pasde celui d'un philosophe – contrairement au platonisme – maisd'un lieu : Zénon enseignait sous un portique nommé « Stoapoilikè », « portique des peintures ».Globalement, le stoïcisme est basé sur l'acceptation et le cou-rage : tout ce qui arrive et qui ne dépend pas de nous doit êtreaccepté par nous et n'entamer en rien notre état d'esprit. Lebonheur se confond avec la vertu.On distingue, en fonction des périodes historiques, plusieursstoïcismes :• L'ancien stoïcisme, dominé par Zénon, Chrysippe et Cléanthe,au IIIe siècle.• Le moyen stoïcisme, dominé par Pasinius et Posidonios.• Le stoïcisme impérial, celui de Sénèque, Épictète et Marc-Aurèle.Malgré certaines divergences, les différentes écoles stoïcien-nes restent fidèles à l'enseignement de l'école du Portique.La sagesse repose sur trois choses : la logique, la physique,l'éthique, trois domaines intimement liés dans la pensée stoï-cienne.Le monde est, pour les stoïciens, la combinaison de quatreéléments : l'eau, la terre, le feu et l'air. Les corps ainsi formés secombinent en un tout ordonné, le cosmos, dont l'harmonie estassurée par la Providence.Il faut savoir que, pour le stoïcisme, le microcosme qu'estl'homme reproduit le macrocosme qu'est le monde : l'âme estune parcelle du logos universel. La physique a alors partie liéeavec l'éthique puisque l'éthique étend l'empire du logos aucomportement humain. Aussi l'homme doit-il vivre conformé-ment à une Nature ordonnée, harmonieuse.Le Souverain Bien, le Bonheur, passe par l'exercice de la ver-tu. De ce fait, le malheur se confond avec le « vice ». Tout lereste, autrement dit tout ce qui ne dépend pas de nous, doit nousêtre indifférent. Mais il semble que seul le sage stoïcien – aveclequel ne se confond nulle figure de philosophe,