Seneque, de la vie heureuse chap8
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VIII. Quid, quod tam bonis, quam malis, voluptas inest, nec minus turpes dedecus suum, quam honestos egregia delectant. Ideoque præceperunt veteres, optimam sequi vitam, non jucundissimam : ut rectæ ac bonæ voluntatis non dux, sed comes voluptas sit. Natura enim duce utendum est : hanc et souillée des drogues de la toilette. Le souverain bien est impérissable : il ne sort pas du cœur où il règne, il n'a ni satiété, ni repentir. Car une conscience droite ne dévie jamais, n'est jamais odieuse à elle-même, et ne change jamais rien à sa ligne de conduite, parce que toujours elle suit la meilleure. La volupté, au contraire, s'éteint au moment même où son charme est le plus puissant. Son domaine est limité ; aussi le remplit-elle promptement ; le dégoût arrive, et dès qu'elle a pris son essor, elle languit. Une chose dont le mouvement est l'essence, n'a jamais de fixité, et ce qui ne vient que pour passer rapidement et périr en se réalisant, n'a même rien du positif : venir et cesser d'être ne font qu'un seul moment, et le commencement touche à la fin.
VIII. N'est-il pas vrai aussi que le plaisir est commun aux bons et aux méchants ? L'homme dépravé trouve dans son infamie des plaisirs non moins intenses que l'honnête homme dans sa belle conduite. C'est pour cela que les anciens prescrivent d'avoir pour but, non pas une vie agréable, mais une vie honnête : de telle sorte que le plaisir soit pour la volonté droite et bonne, non pas un principe directeur, mais un accompagnement. La nature, en effet, est le guide qu'il faut et pollutam medicamentis. Summum bonum est immortale, nescit exire ; habet nec satietatem nec pœnitentiam ; nunquam enim mens recta vertitur, nec odio est sibi ; nec mutavit quidquam, quia semper secuta est optima : at voluptas exstinguitur tunc, quum delectat maxime. Nec habet multum loci ; itaque implet cito, et est tædio, et marcet post primum impetum. Nec id cujus natura est in motu est unquam certum. Ita ulla substantia ejus quod venit celerrime