Scène de quai de gare
Je vais vous raconter une histoire que j’ai vécue il y a quelques semaines seulement.
Je partais rendre visite à ma tante en Bretagne, en train. De Jacou, le trajet se présentait long. Il me fallait prendre trois trains différents. Je suis partie de bonne humeur, le matin très tôt, en sachant que je n’arriverai à destination qu’en fin d’après-midi. Par conséquent, armée de beaucoup de patience…
Lors d’un changement, il y a eut du retard pour le train suivant. Je me suis donc mise à arpenter rêveusement le quai de long en large, pour passer le temps. Tout d’un coup, je vis un siège libre de toute occupation, et je m’y installai promptement. Sur ce, un homme d’âge mûr se jeta sur moi et me cria d’un air menaçant :
« - Vous m’avez volé ma place ! »
Son agressivité fût telle que je suis restée bouche bée. Vite, vite, je me suis ressaisie et lui répondis d’une voix douce et calme :
« - Comment voulez-vous que je sache que c’était votre place ? »
Là, il me dit sèchement :
« - j’ai ma valise posée par terre à votre gauche, et mon sac sur le siège à votre droite » ;
Evidemment, comme il criait assez fort, notre entourage se mit à me regarder de manière bizarre, chose qui m’a mise mal à l’aise et m’a donc coupé la voix. J’ai pris mes affaires et suis partie. Sans commentaire…
Seulement, cette altercation m’avait offusquée, et j’y ai pensé pendant tout le reste du trajet. Il avait réussi à « m’énerver ». Avec le recul, je n’arrêtais pas de me dire que je n’avais rien fait de mal, que les places assises ne sont pas nominatives, que je ne pouvais pas savoir que c’était ses valises, et que, finalement, je ne m’étais pas assise, non plus, sur lui.
Apparemment, il s’était levé pour fumer une cigarette plus loin sur le quai. Je m’en suis souvenue par la suite. Sans gêne, il avait posé son sac-à-dos sur le siège d’à côté, alors qu’il y avait du monde debout, qui, j’en suis sûre, aurait apprécié de s’asseoir , eux aussi !
J’ai beaucoup râlé car