Sartre, L'existentialisme est un humanisme
Les critiques de l’existentialisme sartrien
Les critiques marxistes :
Pour les marxistes, l’existentialisme est une philosophie de l’impuissance, inactive. Une philosophie bourgeoise et contemplative. Mais aussi une philosophie individualiste. Or, pour Sartre, sa philosophie est fondée sur l’action libre et ne saurait être réduite à la contemplation propre aux philosophies théoriques. Le sujet sartrien se fait lui-même, il est donc tout entier action. Sartre critique aussi l’esprit de sérieux (qui consiste à contempler et à attendre que le destin humain soit inscrit dans le “Ciel des Idées”). Le reproche marxiste est donc balayé.
Sur le reproche individualiste, Sartre aura plus de mal à rétorquer. Il ne le fera que plus tard, dans la Critique de la raison Dialectique, qui tentera de concilier la logique collective et l’approche centrée sur l’individu (notion de praxis). Sur le fond, on peut donner raison aux critiques marxistes : l’existentialisme est en effet un individualisme.
Les critiques catholiques :
Pour les philosophes catholiques, l’absence de Dieu retire à l’homme tout espoir et le condamne à vivre de manière absurde.
Or, si Sartre assume l’athéisme de sa pensée, il ne concède pas que sa philosophie soit nihiliste (absence de valeurs). Pour lui, l’homme est le créateur de ses propres valeurs.
Pour Sartre, l’idée d’un existentialisme chrétien (Jaspers, Kierkegaard, Pascal) est incohérente : si Dieu est, alors l’existence de l’homme n’est plus contingente (existence qui peut ne pas avoir existé), elle devient nécessaire puisque l’essence précède dès lors l’existence. L’athéisme de Sartre est une exigence pour aller jusqu’au bout de la solitude de l’homme et sa responsabilité totale.
Sartre et l’existence
Sartre renverse la perspective classique depuis Platon, qui défend une approche essentialiste : l’essence précède l’existence, la