Sarte la condition humaine
Walter Kaufmann décrit l'existentialisme comme « le refus d'appartenir à une quelconque école de pensée, la répudiation de l'adéquation d'une quelconque croyance, et en particulier des systèmes, et une insatisfaction de la philosophie traditionnelle considérée comme superficielle, académique et éloignée de la vie1. »
Bien que des auteurs tels que Søren Kierkegaard, Friedrich Nietzsche, Fiodor Dostoïevski, Franz Kafka et Léon Chestov aient largement évoqué ces thèmes dans leurs œuvres dès le xixe siècle, l'existentialisme a pris sa forme explicite de courant philosophique au xxe siècle dans la philosophie continentale, d'abord dans les travaux de Karl Jaspers et Martin Buber dans les années 1930 en Allemagne, puis dans les travaux de Gabriel Marcel, Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Simone de Beauvoir et Maurice Merleau-Ponty dans les années 1940 et 1950 en France. Leurs travaux ont porté sur des thèmes tels que « la peur, l'ennui, l'aliénation, l'absurde, la liberté, l'engagement et le néant » comme éléments fondamentaux de l'existence humaine2.
Bien qu'il existe un certain nombre de tendances communes entre les penseurs « existentialistes », il y a de grandes différences et des désaccords majeurs entre eux (il y a notamment un fossé entre les existentialistes athées, comme Sartre et les existentialistes théistes comme Tillich ou Gabriel Marcel). Certains tels que Camus ou Heidegger ont même refusé d'être « étiquetés » comme existentialistes, Sartre également mais en créant sa