Sarah la matriarche
Immédiatement après la ligature d’Isaac, la Bible rapporte la mort de Sarah.
Marek Halter respecte cet enchainement dans le récit des événements. Tout de suite après la ligature, et dans le même chapitre, Sarah s’exprime et dit « Et me voilà aujourd’hui, seule ici devant la grotte de Makhpéla,… « . Elle décrit la foule qui suit Abraham l’accompagnant vers sa dernière demeure.
Le texte biblique n’est pas explicite en ce qui concerne la durée qui sépare la ligature d’Isaac et le décès de sa mère. En tout les cas, les explications du Midrash poussent à croire qu’un épisode est la conséquence de l’autre.
Cette dualité apparait plus clairement dans le récit de Halter.
Comme nous l’avons cité au paragraphe précédent, Rotem fait partie de ces auteurs qui juxtaposent les deux événements.
Catherine Chalier cite un texte du Zohar à même de livrer des détails importants. A sa lecture, il semblerait que la « véritable vie » de Sarah ait commencé à la naissance d’Isaac.
Cette affirmation se comprend parfaitement si l’on considère sa maternité comme la source de sa véritable vie. Pour cette femme destinée à être stérile à jamais, la continuité et la garantie d’éternité n’est assurée que par une progéniture, une transmission et une descendance.
Sarah a vécu 90 ans de sa vie dans l’attente d’un enfant. Malgré son incapacité naturelle à donner la vie, elle gardait espoir dans la promesse divine et croyait fermement qu’elle serait la femme qui la réalisera. Si D.ieu avait promis à son époux une grande descendance, c’est sans aucun doute qu’elle aurait une progéniture au moment voulu.
L’immense joie du couple à la naissance d’Isaac se justifie pleinement. Toute naissance est une source d’allégresse, mais après tant d’années d’attente, elle l’est d’autant plus.
La fin de la vie de Sarah est précisément liée à la fin de sa continuité. Si son fils mourrait, elle mourrait avec lui. Sans l’assurance d’avenir pour son nom, sa famille et sa