Santé mentale et pauvreté
Liliane Leroy -2010
Chargée d’études – Secrétariat Général. liliane.leroy@mutsoc.be Les faits. 3
La normalité, l’anormalité : comment les problèmes mentaux sont-ils appréhendés? 3
La maladie mentale des populations défavorisées est- elle endogène ? 4
S’inspirer du mouvement féministe : les problèmes privés sont politiques. 5
Un piste à explorer 6
Les faits.
Si l’on admet que la consommation des psychotropes est un indicateur des malaises en santé mentale, les chiffres sont sans équivoque. En effet en 2008, 15,7 % de belges consommaient des psychotropes[1] : principalement des antidépresseurs, des tranquillisants et des somnifères. Le degré de scolarité influence la consommation. Les psychotropes sont prescrits à 27% des personnes issues de milieux sociaux moins scolarisés, alors que seuls 10% des personnes ayant fait des études supérieures y ont recours.
La pauvreté engendre des problèmes de santé mentale (et inversement !). Il est scandaleux que dans notre société si riche, il y ait des personnes qui ne peuvent jouir d’une sécurité d’existence et de la couverture de leurs besoins fondamentaux. Il faut évidemment agir au niveau politique, sur les conditions de logement, les revenus… Cependant, s’arrêter à ce constat laisse un sentiment de révolte et d’impuissance.
Que pouvons-nous faire en tant que mouvement mutuelliste et d’éducation permanente ? Quelle réflexion pouvons-nous avoir en tant qu’intervenant psychosocial de centres de planning ?
Sur un plan pragmatique et plus immédiat il faut se poser des questions sur la nature de l’aide à apporter : que met-on en œuvre lorsqu’on propose des aides thérapeutiques ou sociales individuelles, que se cache-t-il derrière ces aides ?
La