Santu mofokeng
Santu Mofokeng se définit comme un chasseur d'ombres. Il traque la spiritualité et le besoin de croyance des Noirs opprimés pendant l'Apartheid dans les trains, églises, lieux de prêche et de prières. Il immortalise un cheval blanc décharné dans une forêt. Ou encore son frère, yeux clos, malade avant de mourir du sida. Grandi à Soweto, Santu Mofokeng commence comme photographe militant à Johannesburg dans les années 1980 pour lutter contre l'Apartheid. Mais très vite, il se rend compte qu'il n'est pas fait pour le photojournalisme.
Raconter des histoires
« Je n’ai pas le permis de conduire, donc je n’aurais pas pu être photoreporter et respecter les délais, explique-t-il. Quand j’ai commencé la photographie, j’ai tout de suite pensé en termes de livres. Du coup, la photographie devient un moyen de raconter des histoires. C’est pourquoi j’ai adopté le format de l’essai. Cela autorise toutes les nuances. Quand j’étais jeune, je voulais étudier la philosophie, et j’adore aussi la poésie. La photographie me permet d’exprimer cela, ainsi ma vision du monde. »
La spiritualité
Une vision du monde le plus souvent en noir et blanc. Sur les quelque 200 clichés exposés au Jeu de Paume, seuls quelques uns sont en couleurs : ceux de sa dernière série sur la pollution en Afrique du Sud. A 55 ans, Santu Mofokeng affirme rechercher la vérité, mais une vérité qui peut être ambivalente. « J’incite les gens à penser par eux-mêmes, pas forcément pour changer les choses, raconte-t-il. Si vous regardez les photos que j’ai prises spécialement pour cette exposition