Comme le dirait Joël Jouanneau « Ecrire, c’est noircir une page blanche. Mettre en scène, c’est éclairer une boîte noire. ». Depuis que l'on est entré dans ce que certains écrivains décrivent comme l'ère de la mise en scène, depuis que l'on considère le metteur en scène comme artiste , on ne cesse de s'interroger sur le rôle respectif du metteur et scène et de l'auteur. Le théâtre, à la différence des autres genres littéraires, a une double composante : c'est un texte littéraire soit, mais qui a pour vocation la représentation sur scène. Certains auteurs se protègent de cette concurrence nouvelle soit en multipliant les didascalies qui visent a guider , ou a contraindre le metteur en scène, soit en s'associant à un artiste qui les connaît bien et qui ne risque pas de trahir leur pensée, d'autres au contraire se réjouissent de la multiplicité des sens que peuvent prendre leurs œuvres au fil des différentes mises en scènes. Eugène Ionesco a d'ailleurs fait une plaisanterie significative de cette thématique, lors de sa lecture en public de Rhinocéros en 1959 : « Si j'étais vous je ne serais pas venu », comme si, pour lui, seule la mise en scène de sa pièce méritait déplacement. Devons alors abonder dans ce sens et direqu'au théâtre, le rôle du metteur en scène peut être plus important que celui de l'auteur? Ou faut-il au contraire reconsidérer l'importance du texte ? La hiérarchie existe-t-elle forcement entre metteur en scène et auteur ? Nous verrons dans une premier temps le rôle important que joue l'auteur qui fournit la base du texte théâtral. Nous verons dans un second temps en quoi le rôle du metteur en scène est capital et en quoi sa contribution est primordiale. Enfin nous abolirons les hiérarchies et étudierons en quoi metteur en scène et auteur jouent des rôles complémentaires indéniables.