Sanjay Subrahmanyam
Cette article a été écrit par Sanjay Subrahmanyam et publié dans la revue "L'Histoire" en 2010. L'auteur y défend la thèse que le comerce à la fin du XIème siècle dans l'océan Indien n'était pas si facile qu'on pourrait le penser et aussi que les portugais étaient des personnes sans scrupule et bien plus que de simple navigateur.
Vasco de Gama a ouvert la route des Indes aux portugais, il n'était pas le premier navigateur européen à le faire. Des Italiens commerçaient déjà dans la région. Dans les années 1480-1490 Albano s'est rendu à Malaca. On a aussi retrouvé les traces de deux génois en 1490 et de deux hommes, l'un de Bergame et l'autre de Valence. Tous commerçaient dans la région. Ses marchands qui n'étaient pas très nombreux portaient le nom de Francs, d'après Athanase Nikitine ils s'aidaient de cadi qui parlaient l'arabe, le persan ou le turc pour communiquer.
C'est une lettre où Santo Stefano y explique son périple qui nous aide à comprendre l'atmosphère marchande à la fin du XVème siècle. Il part sur un navire pour Calicut et reprend la route pour Pegu. C'est là que ses affaires se gâtent: les routes vers le royaume étant fermées, il est obligé de vendre toutes ses marchandises, son compagnon Adorno meurt, Stefano embarque dans un navire qui fait naufrage, il réussit à atteindre une petite ville où il perd tout ce qu'il a. Des marchands musulmans l'aidèrent financièrement. Il décrit lui-même ce voyage de "désastreux". C'est un exemple qui nous permet de moins idéaliser les conditions dans lesquelles le commerce se faisait.
Mai 1498, trois vaisseaux portugais jettent l'ancre dans un port à une vingtaine de kilomètre de Calicut. L'arrivée des bateaux ne provoque donc pas de consternation auprès de la population qui abrite beaucoup de marchands musulmans. Nous ne possédons aucune information directe sur la réaction des Habitants à l'arrivée de Gama, mais on peut le deviner.
La première option est qu'ils l'aient bien accueilli, qu'ils