Mona Upphoff, 2°7
Récit d'invention

Je n'avais jamais vu un si beau ciel de toute ma vie : sa douce teinte azure mêlée au rose du soleil couchant, les traînés de nuages absorbant les couleurs et le chant des oiseaux semblant me jouer un joyeux concerto. Mais je savais tout au fond de mon cœur que ces détails n'étaient en rien responsables de mon bonheur, car toutes mes pensées étaient tournées vers mon cher et tendre Arthur. Je l'avais rencontré mardi dernier lors du petit marché des tulipes de St. Georges-les-Alpes et nous avions longuement parler, passant du coq à l'âne, avec un naturel indescriptible. En regardant le soleil si chaud passer lentement sous l'horizon j'entrepris de l'inviter ce soir-même pour dîner, et sans même me l'avouer, de lui révéler la véritable nature de mes sentiments. Lorsque les rayons n'éclairaient plus que mes chevilles et mes pieds je rentrai dans le salon et l'appelai. Il fût ravi et accepta joyeusement, m'assurant qu'il serait sur le pas de ma porte à 21 heures. Ne me restant plus que 2 petites heures pour me préparer, j'accourus vers la salle d'eau, ôtai mes vêtements et me glissai dans la baignoire. L'eau chaude ne calma en rien mon excitation ni ma peur mais je décidai, en guise de réconfort, d'imaginer le déroulement de la soirée. J'irais lui ouvrir dans ma robe Cartier rouge sang, précieux héritage de ma mère, dont je suis si fière et ferais naître en lui un puissant désir. Nous nous attablerons autour d'un verre de champagne et discuterons à cœur ouvert comme nous avions pu le faire lors de notre première rencontre. Je sentirais tout de même en lui un sentiment de malaise qui le rendrais encore plus séduisant. Après plusieurs verres et un merveilleux dîner préparé avec amour par mes soins, nous danserons à s'en faire tourner la tête sur l'un de mes nombreux vinyles de jazz et nous nous enlacerons tendrement.
Rougissant à l'idée de la suite de mon scénario farfelu, je sortis de l'eau et