Saint thomas d'aquin
Ce texte de Thomas d'Aquin s'inscrit dans un long passage de la Somme théologique dans lequel Thomas définit la nature et les modalités d'application de la loi. Le problème ici posé est celui de la limite jusqu'à laquelle il est pertinent d'appliquer la loi, autrement dit, de la valeur de l'universalité de la loi pour les cas particuliers.
Thèse : En pareilles circonstances et en d'autres semblables, il serait mal d'obéir à la loi, et le bien consiste alors à transgresser la lettre de la loi pour rester fidèle à l'esprit de la justice et à l'exigence du bien commun.
Définition des concepts.
Loi : La loi est une règle obligatoire établie par une autorité souveraine et régissent les rapports des hommes au sein d'une société. C'est donc une règle d'action à laquelle il est obligatoire de se conformer pour réaliser le bien moral.
Justice : Pour Aristote, la justice devrait être définie précisément comme une « disposition à accomplir des actions qui produisent et conservent le bonheur, et les éléments de celui-ci, pour une communauté politique. » Elle n'est pas une qualité purement intérieure mais concerne exclusivement les relations avec autrui. On peut faire un parallèle entre deux types de justice : la justice générale, ou légale, qui a pour objet l'utilité commune de la cité, avec la justice particulière, ou la justice au sens strict du terme, orientée vers le bien des particuliers.
Bien commun : La question de la justice tendrait à se confondre aujourd'hui avec celle du bien commun. Conçu comme le respect mutuel des personnes, équilibre des libertés et solidarité sociale. On attribue à Thomas d'Aquin l'une des premières références à ce terme, bonus communis, comme bien (au sens matériel) commun (au sens de la communauté).
Explication du texte.
La loi vaut en général (l. 1-4)
Le problème évoqué dans cette première partie concerne l'universalité de la loi. En effet, dans la première