Saignée et menstrues
Détail du tableau Les carmélites à l'infirmerie par Guillot, Huile sur toile, Musée de Saint Denis
Introduction
Connue depuis l'Antiquité, c'est surtout du XVIème au XVIIIème siècle que la saignée occupe une place prépondérante parmi les pratiques thérapeutiques. La saignée (ou phlébotomie) désigne un prélèvement sanguin pratiqué sur un malade afin d'améliorer son état. Elle est préconisée par Hippocrate et Galien, en lien avec la théorie des humeurs. Popularisée par les Écrits hippocratiques, la théorie des humeurs fut l'une des bases de la médecine antique. Selon cette théorie, le corps était constitué des quatre éléments fondamentaux, air, feu, eau et terre possédant quatre qualités : chaud ou froid, sec ou humide. Ces éléments, mutuellement antagoniques (l'eau et la terre éteignent le feu, le feu fait s'évaporer l'eau), doivent coexister en équilibre pour que la personne soit en bonne santé. Tout déséquilibre mineur entraîne des « sautes d'humeur », tout déséquilibre majeur menace la santé du sujet. Le terme de saignée en Françe date de 1130. À partir de la Renaissance, elle connaît un regain de popularité jusqu'à devenir une véritable panacée au XVIIe siècle. Au même moment William Harvey découvre les lois de la circulation sanguine dont il commença à parler dans ses cours dès 1616, et qu'il rendit public en 1628 dans son livre : Exercitatio Anatomica de Motu Cordis et Sanguinis in Animalibus. Très critiquée à compter du XVIIIème siècle, sa pratique tend à disparaître dans le sillage de la théorie humorale au début du XIXème siècle, excepté pour quelques traitements tel que celui de la goutte. Elle a été incriminée notamment par Molière, qui, par haine des médecins et de cette pratique, a composé sa pièce Le Malade imaginaire. En France, c'est l'aliéniste Philippe Pinel qui supprima la pratique des saignées dans les hôpitaux de Bicêtre et de La Salpétrière. La menstruation (ou règles) est la