Réécritures 1ère L
Le sens du mot réécriture
Le mot « réécriture » peut en réalité revêtir plusieurs sens. Tout d’abord, le processus de réécriture est une étape obligatoire lors de la rédaction d’un livre. En effet, pour un auteur, cela désigne l’étape durant laquelle il relit, corrige et modifie son propre texte afin d’en obtenir une version définitive. Il arrive qu’un auteur fasse tirer plusieurs versions de son texte. Balzac par exemple, réécrivait son texte sur les premiers tirages de l’imprimeur qui devait ensuite tirer une nouvelle version du manuscrit et cela parfois jusqu’à 10, 12 voire même 15 fois !
Parfois, à cause de la censure notamment, les auteurs sont obligés de réécrire leur texte pour obtenir l’autorisation de publier leur œuvre. Cette mésaventure est arrivée à Molière lorsqu’il a joué Tartuffe pour la première fois en 1664. Jugée irrespectueuse envers les hommes d’églises, la pièce doit être interdite par le Roi suite à des pressions de l’archevêque de Paris. Malgré de nombreux placets envoyés à Louis XIV, Molière dut se résoudre à remanier sa pièce pour en jouer une version moins provocante. Ce n’est qu’en 1669, après bien des réécritures, que la pièce obtiendra à nouveau l’autorisation d’être jouée. Quelques siècles plus tard, Baudelaire a lui aussi été contraint de supprimer certains poèmes de la première édition des Fleurs du Mal car ils avaient été jugés comme « outrageant la morale publique ». Baudelaire en est d’ailleurs demeuré profondément blessé.
Une réécriture consiste aussi à donner une nouvelle version d’un texte déjà écrit par quelqu’un d’autre. Un auteur réécrivant l’œuvre d’un autre peut ajouter ou supprimer des personnages, allonger, raccourcir ou enlever des passages du texte