Résumé le choix du conjoint de michel bozon
Par Michel BOZON
Sous l’Ancien Régime et au XIXe siècle, le mariage était homogame et exogame, c'est-à-dire que chacun s’alliait à une personne d’un même rang social issue d’une région ou d’un pays différent. Ainsi, dans l’aristocratie et la haute bourgeoisie, on utilisait le mariage dans le but de réaliser des alliances politiques entre différentes familles et/ou royaumes. Cette alliance devait alors se faire au-delà de l’entourage familial.
Inversement, en milieu populaire et rural, les alliances se formaient au sein d’un même village ou dans un rayon de voisinage proche. On dit que le mariage est endogame et tout comme pour les classes élevées, il est aussi homogame car il respecte le rang défini par le capital symbolique (culturel, social, et économique). De plus, en respectant ces principes d’homogamie et d’endogamie, les garçons des milieux ruraux pouvaient bénéficier du libre choix de leur conjointe. Contrairement aux jeunes femmes dont leurs choix étaient dictés par leur patriarche.
Par la suite, la Révolution Industrielle développa une mobilité géographique et sociale des alliances.
En 1959, des enquêtes révélèrent un recul de l’endogamie et une progression de l’exogamie provoquées par la déruralisation contemporaine. Cette mobilité géographique, qui diffère d’un groupe social à un autre, entraine une variation du lieu de rencontre : Les agriculteurs ayant une forte stabilité résidentielle sont très exogames. En revanche, les ouvriers sont les plus endogames car, étant nombreux, ils n’ont pas besoin de se déplacer pour chercher un conjoint ailleurs.
Plusieurs données statistiques dévoilent qu’en France les individus sont homogames : ils s’unissent plus facilement avec leurs égaux sociaux. Il y a donc une persistance de l’homogamie sociale dans le choix du conjoint. Chez les classes supérieures et les classes indépendantes traditionnelles cette dernière est conservée. Tandis que chez les ouvriers, deux groupes se