Résumé ecricome miroir
Le miroir, au XVIIIe siècle, reste un ustensile de petite taille et de grand luxe, signe controversé du paraître aristocratique, qui a pu toutefois devenir refuge de la dignité féminine dans les geôles révolutionnaires.
Mais comment comprendre désormais la mutation de mentalité qu'il provoqua
? Les données concrètes manquent, surtout pour les campagnes. Le mot seul convoque une thématique inépuisable par sa portée métaphorique, ses liens avec l'éthique religieuse. Il envahit aussi la littérature, autobiographie ou fiction, et obsède la peinture, à cause des tromperies de l'image.
Certes, la psychologie moderne a bien avéré la relation entre vision réfléchie et conscience de soi, par distinction avec l'autre et le spectacle extérieur. Puis
Lacan l'a élucidée par le plaisir de voir le corps unifié. Mais ce “stade du miroir” engendre toutes les variations sur le double et l'illusion, jusqu'aux troubles de la personnalité. Car pareille révélation est une propriété humaine rien moins que spontanée comme le montrent, après Narcisse, les contes philosophiques récurrents décrivant l'égarement du personnage qui se regarde sans se reconnaître,faute de savoir s'objectiver.
En effet, il a fallu des siècles d'évolution culturelle pour apprivoiser le reflet, depuis le Moyen-âge, où le miroir était diabolique, avant de porter à réfléchir sur les auto-représentations, inspirer sentiments ou ironie, et enfin rassurer chaque jour le sujet romantique sur sa propre permanence, autant que l'inquiéter sur son inconstance. Finalement, la longue histoire du miroir n'épuise pas son ambivalente