Réinsertion socioprofessionnelle des personnes détenues dans un pays en voie de développement
concluait un témoin (M. Loik Le Floch Prigent, président de Rhône-Poulenc, d'Elf Aquitaine, de
Gaz de France et de la SNCF) ayant fait l’objet de deux séjours en prison. Il est vrai qu’au point de
vue de la société, la prison ne représente que l’échec d’une vie, d’une éducation au sein de la
société. Cependant, priver la liberté aux détenus étant déjà une forme de punition, nous ne devons
pas encore appesantir leurs malheurs en les laissant livrés à eux-mêmes. Une telle situation
encouragerait la récidive, et mettrait ainsi notre société en péril.
Réintégrer les détenus n’est pas chose facile, et l’administration pénitentiaire qui l’a
expérimenté depuis des décennies peut le prouver. La réalité nous montre que malgré les différentes
dispositions mises en œuvre jusqu’ici, des cas de récidive attestant l’échec de la réinsertion
subsistent encore au sein de la société. En fait, un tel échec est dû à plusieurs raisons :
d’abord parce que les besoins en formations ne viennent pas du groupe cible, c’est-à-dire les
détenus, mais viennent plutôt des formateurs, ce qui devient, avec le temps, peu motivant pour eux.
Par ailleurs, concernant l’alphabétisation, l’approche standardisée (celle de l’école) convient moins
aux apprentis illettrés qui sont, pour la plupart, dans le besoin. Aussi, il semblerait plus adéquat de
les apprendre à lire des textes dont ils auront besoin dans le cadre de leur travail ou pouvant avoir
un lien avec l’activité qu’ils vont entreprendre : la motivation serait optimale, contrairement à
l’expérience vécue par les associations œuvrant au sein de la prison jusqu’ici : plus, le temps passe,
moins il y a des apprenants. Ceci est dû au fait que ceux-ci n’y voient réellement le dénouement de
leurs problèmes.
L’échec de la réinsertion est également causé par le manque de pratique qui pourrait