Régénération urbaine par les musées
En 2007, l’ICOM (Conseil International des Musées) définit le musée comme « une institution permanente sans but lucratif, au service de la société et de son développement, ouverte au public qui acquiert, conserve, étudie, expose et transmet le patrimoine matériel et immatériel de l’humanité et de son environnement à des fins d’études, d’éducation et de délectation ». Après une longue période de déclin, les musées connaissent entre la fin des années 1960 et le début des années 1970 de profondes mutations
S’il est clair que les musées peuvent être des pierres angulaires à la transformation physique de la ville et à l’amélioration de son image de marque, les impacts en matière économique et sociale sont néanmoins beaucoup plus mitigés. Les musées, activité culturelle chroniquement déficitaire, ont des retombées économiques plutôt limitées en dehors des secteurs du tourisme et de la culture. Quant aux retombées sociales, le musée semble ne pas totalement atteindre son objectif de démocratisation, que ce soit à l’intérieur des ses murs ou dans son environnement urbain direct.
Chronologiquement, la régénération urbaine est passée d’une simple rénovation, réhabilitation d’équipements et de tissus bâtis obsolètes, à une restructuration de la forme urbaine, puis au renouvellement des bases économiques de la ville, de son image, tout en recherchant une plus grande mixité et équité sociale, la participation des habitants et leur intégration socioprofessionnelle dans un contexte multifonctionnel
1 . LES MUSEES, COMME INSTRUMENT DES POLITIQUES URBAINES
Depuis les années 1980, l’institution muséale a progressivement été instrumentalisée dans le cadre de vastes programmes de régénération urbaine initiés par la puissance publique. Les élus des villes lourdement marquées par l’industrie pensent que l’implantation d’un musée sur leur territoire peut avoir des retombées notables en termes d’image et de redéploiement économique.
Les musées sont instrumentalisés