Régulation financière et croissance économique
En avril 2009, les chefs d’Etats réunis dans le cadre du G20 à Londres projettent une réponse coordonnée à la crise économique, avec pour objectifs, notamment, de réformer les systèmes de contrôle à court terme, et à long terme une plus grande surveillance des agences de notation. La nécessité d’une régulation financière plus stricte regagne en actualité malgré la déréglementation opérée au cours de la dernière globalisation financière. Celle-ci avait eu pour effet une forte croissance du secteur financier et l’augmentation des tailles des établissements bancaires. La régulation et la croissance semblait alors relever d’un arbitrage indépassable, l’activité financière ayant pour finalité d’obtenir les rendements les plus élevés sur investissements, confrontée dès lors à des risques importants, tandis que la régulation doit minimiser voire exclure le risque.
Nous nous demanderons en quoi la régulation, frein apparent à la croissance, s’impose pour encadrer les risques liés à l’activité financière. Enfin, nous nous interrogerons, en filigrane, sur la nature d’une régulation compatible avec la croissance. Il s’agira ici de questionner l’efficacité des mesures prudentielles, plus libérales dans l’esprit que la régulation structurelle, et celle du mécanisme de prêteur en dernier ressort, qui a permis de sauver les banques américaines et européennes d’une situation de bail out, conséquence de l’insolvabilité ou de l’illiquidité à court terme.
I/ l’activité financière, comme moteur de croissance
1) La dérèglementation financière, un levier de croissance
Dès les années 1970, les Etats-Unis initient une dérégulation des systèmes financiers, celle-ci s’opère à partir des années 1980 dans les pays européens. Cette mutation des marchés financiers et des banques est précédée ou s’accompagne de théories économiques prônant la libéralisation des systèmes financiers. Ainsi, la théorie du free banking, repose en