Régimes totalitaires
L'Allemagne et l'Italie se sentent humiliées par les traités de paix de la Première Guerre mondiale. En Italie, les nationalistes dénoncent une « victoire mutilée », car le pays n'a pas obtenu les terres irrédentes. En Allemagne, Hitler, chef du parti national-socialiste, accuse la jeune République de Weimar d'avoir signé un « diktat » en acceptant les clauses du traité de Versailles : c'est pour lui « un coup de poignard dans le dos ».
La guerre laisse les économies européennes exsangues. En Italie, les ouvriers organisent des grèves dont le nombre culmine en 1920 avec des occupations d'usines. Les paysans s'emparent des terres non cultivées. L'Allemagne est confrontée à la crise économique de 1929 qui frappe le pays de plein fouet. Le pays compte 6 millions de chômeurs en 1931 et se retrouve privé de ses crédits et capitaux étrangers.
Des climats politiques violents
La haine de l'ennemi, héritée de l'expérience de la Grande Guerre, n'a pas disparu. Les régimes totalitaires sont les produits de cette brutalisation.
Mussolini et Hitler, anciens combattants, ont la même expérience de la violence de masse, qu'ils transfèrent au domaine politique. En Italie, Benito Mussolini crée les premiers faisceaux italiens de combat. Ses groupes paramilitaires, les Squadristi, entretiennent un climat social violent. En Allemagne, des expéditions punitives contre les syndicats et des combats de rue contre les communistes sont menés par les SA.
En Italie, fort du soutien populaire, Mussolini organise une marche sur Rome qui réunit 30 000 chemises noires. Cette démonstration de force effraie le roi, qui le nomme premier ministre le 29 octobre 1922. En Allemagne, en 1933, le parti nazi obtient 44 % des suffrages aux élections législatives. Le président Hindenburg nomme Hitler chancelier le 30 janvier 1933.
Hitler et Mussolini bénéficient du soutien des milieux d'affaires (industriels, banquiers) qui craignent la contagion communiste et sont persuadés de