Réforme catholique
La foi seule ne sauve pas. Il faut que la foi s’incarne dans des gestes concrets, dans des actes de piété extérieurs. Ces actes de piété rendent compte du sérieux de la conversion du fidèle. Les bonnes œuvres (i.e. charité envers les pauvres…) et les actes de piété (i.e. récitation du chapelet, pèlerinages…) nourrissent la foi et l’espoir des fidèles. Le chrétien ne saurait vivre éternellement dans l’attente du Jugement de Dieu: il a besoin d’être « encouragé » pour persévérer dans la foi.
Le Christ est réellement présent dans le pain et le vin bénis par le prêtre. L’eucharistie permet donc au fidèle de « goûter » à Dieu et ainsi, se rapprocher de Lui. L’hostie est un aliment spirituel capable de redonner espoir, de renforcer la foi et de solidifier la fibre morale du fidèle. Pour toutes ces raisons, les saintes-espèces (pain et vin bénis) sont au cœur des cérémonies catholiques : messe, adoration du Saint-Sacrement, Fête-Dieu, congrès eucharistiques, etc.
Afin de ne pas offenser Dieu, de ne pas « salir » le Corps du Christ et de ne pas profaner le sacrement de l’eucharistie, le clergé se montre très exigeant au confessionnal. Seuls les fidèles ayant une conduite morale quasi-irréprochable auront la chance de communier. Les autres fidèles devront apprendre à discipliner leurs passions, leurs appétits et leurs tendances au péché (violence, blasphème, plaisirs sexuels, gourmandise, alcoolisme, goût pour le luxe ; avarice, égoïsme, insubordination, etc.) avant de pouvoir recommencer à recevoir la communion. Tant qu’ils n’auront pas corrigé leurs comportements « déviants », ces fidèles ne recevront pas l’absolution du prêtre et ne pourront pas communier. L’accès à l’eucharistie est donc réservé à une « élite spirituelle ».
Pour inspirer confiance aux fidèles, les prêtres doivent être de véritables « virtuoses ascétiques » (Max Weber). Ils doivent donc imiter les vertus du Christ et mener une vie irréprochable