e pense qu'au final, nous sommes tous des acteurs. Acteurs d'un mauvais film dans lequel nous jouons toujours le même rôle, tous les jours, à chaque minute, chaque seconde. Tous les matins quand le réveil sonne, on enfile tous un masque qu'on va porter toute la journée, on se construit un faux sourire dont on se sert comme bouclier contre les saloperies de la vie. Alors on joue notre rôle plus ou moins bien, on répond toujours « oui » quand on nous demande si ça va mais au fond on prend même pas le temps de se demander si on va bien. On fait semblant d'écouter le prof qui nous parle des équations de droite alors qu'on sait parfaitement qu'on aura tout oublié en sortant de la salle, on raconte quelques conneries dans la journée pour faire rire ses amis. On fait croire aux adultes qu'on sait quel métier on veut faire plus tard pour qu'ils nous foutent la paix alors qu'au fond on s'en contre-fiche et on n'y pense pas puisque ça nous paraît tellement loin, on croit qu'on a le temps, on oublie que le temps passe vite et quand on s'en rend compte on se prend une grande claque dans la gueule. Vous allez me dire que c'est vachement pessimiste de voir les choses comme ça mais c'est plutôt réaliste au fond, et puis y'a pas que des moments où on fait les acteurs non plus. C'est vrai, parfois on laisse de côté notre rôle de héros névrosé pour être enfin nous-mêmes. C'est rare mais ça arrive, ça arrive avec certaines personnes qui nous connaissaient avant qu'on se fabrique notre rôle, ou quand on est seul et qu'on n'a plus personne à impressionner. Peut-être que la vraie réussite, c'est de pouvoir être accepté et aimé pour ce que nous sommes et non pour le rôle que nous jouons bien docilement à longueur de