J'habitais à Séville et, chaque jour, je devais sortir des remparts afin de me rendre à la manufacture de tabacs située en deors de l'enceinte de la ville. cela m'était habituel pourtantce matin-là tout me paraissait différent. Alors que je marchais j'eus un préssentiment. Vous savez ceux qui vous poursuivent toute une journée sans pouvoir vous en défaire. L'idée me vint que j'allais faire une rencontre capitale dans quelques heures. A mon arrivée à l'usine, la cloche sonna. Comme à l'accoutumée les hommes s'étaient regroupés afin de nous regarder passer. Vous comprenez nous étions leur seule véritable distration de la journée. Ils étaient les spectatuers de notre défilé quotidien et souvent nous offraient des cadeaux. Etant bien connu pour mes tenues féminines sans être provocantes, j'entendis les bourgeois dirent "Voilà la gitanilla". J'apréciais cette petite célébrité et mes origines bohémiennes me permettaient facilement d'en jouer. Nombreux étaient les bourgeois qui venait ensuite me voir afin de se faire prédire l'avenir et me séduite. Soudain je le remarquai lui, le seul garde qui ne s'était pas mis debout à mon arrivée. il leva à peine les yeux mais je devinai qu'à travers ce bref regard il avait détaillé toute ma tenue. Puis je puis distinguer sur son visage une imperceptible expression de dégoût. Cela n'avait duré qu'une seconde mais son attitude m'avait quelque peu blessée. Comment pouvait-on être insensible à mon charme ? Cependant je sus que mon pressentiment se réalisait et cela me calma. Il était différent des autres. Il s'était placé à l'écart et ne s'était pas mélé aux autres joueurs de cartes. Au contraire il occupait son temps utilement. Il était en train de confectionner une chapine en laiton. Il paraissait être débrouillard, qualité qui m'intéressait particulièrement. Ce n'était pas un mouton et c'est surement ce qui me décida à aller lui parler.
"Compère, lui dis-je avec ma voix andalouse afin de mieux le séduire, veux-tu me donner ta